Amazon s'est-il pris pour Big Brother ? Plusieurs députés européens ont fait part de leurs inquiétudes concernant des pratiques du géant du e-commerce qui enfreindraient les lois européennes sur le travail, les données et la vie privée. Dans une lettre datée du 7 octobre, dont le contenu a été relayé par le quotidien britannique Guardian , une trentaine d'élus, issus principalement de partis à gauche, interpellent son PDG Jeff Bezos : l'entreprise coordonne-t-elle une surveillance de ses salariés et de responsables politiques qui pourraient exprimer des critiques sur ses activités ?
L'affaire a débuté en septembre avec la publication d'un article du magazine Vice , qui révélait qu'Amazon avait partagé deux offres d'emploi pour des postes d'« analystes en renseignement ». Même si ces offres ont depuis été supprimées, elles indiquaient que l'entreprise cherchait des analystes pour surveiller « d'éventuelles menaces d'organisations syndicales » qui gripperaient son bon fonctionnement, en ciblant les employés politisés et syndiqués. Les offres évoquaient par ailleurs l'espionnage de « dirigeants politiques hostiles ». « Qui est concerné ? Amazon a-t-il déjà espionné des membres du Parlement européen ? Avait-il l'intention de le faire ? », s'interrogent les élus européens, dont l'action a été coordonnée par Leïla Chaibi, membre de la France insoumise.
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